L’IRCICA et la Fondation nationale Awqaf de l’Afrique du sud (Awqaf SA) ont coopéré dans la réalisation d’une Visioconférence internationale sur “ La civilisation islamique en Afrique australe ”, le 17 Octobre 2020. L’événement avait été conçu comme prélude au 3ème Congrès international sur le même thème qui se tiendra à Maputo, au Mozambique, en 2021.
La visioconférence a été conduite en deux sessions. La plénière, dirigée par le Directeur Général Adjoint de l’IRCICA, le Prof. Dr. Aboubacar Abdullah Senghore, a commencé par le discours d’ouverture du Prof. Dr. Halit Eren, Directeur Général de l’IRCICA, qui a donné un aperçu des travaux du Centre concernant l’Afrique et les relations de travail qu’il a établies depuis longtemps avec les autorités, les universités et les organisations des États membres africains ainsi qu’avec les communautés musulmanes. Ces activités ont sonné leurs fruits dans des publications académiques au sujet de l’histoire et des cultures de l’Afrique et dans de congrès académiques focalisés sur les différentes régions de l’Afrique, à savoir les régions australe, occidentale, de l’est et du centre du continent. Prof. Eren a mentionné aussi les programmes de formation sur la restauration et la conservation des collections de bibliothèque et d’archive dont les buts contribuent à protéger et à faire connaître les sources sur l’histoire.
Ensuite, la plénière a entendu les remarques introductoires de : l’Ambassadrice de la Turquie en Afrique du sud, Mme. Elif Çomoğlu Ülgen, et l’Ambassadeur de l’Indonésie en Afrique du sud, M. Salman al Farisi. L’Ambassadrice a évoqué les mémoires partagées qui consistent des liens culturels entre l’Afrique du sud et la Turquie, se référant en particulier à l’érudit turc Ebubekir Efendi qui avait été mandaté comme enseignant à Capetown par le sultan ottoman Abdelaziz en 1862. Quant à l’Ambassadeur de l’Indonésie, il a souligné l’importance de mettre en lumière l’histoire et la culture islamiques en Afrique australe, étant donné que cette culture a aidé à renforcer les valeurs et concepts idéaux tels que la compassion envers tous les êtres humains et la diffusion de ces valeurs le plus largement possible; il a indiqué aussi la nécessité d’une réflexion sur les moyens de traduire ces valeurs en réalités en ce 21ème siècle.
Puis, M. Haroon Kalla, CEO de l’Awqaf SA, a prononcé une allocution dans laquelle il a rappelé les caractéristiques de la communauté musulmane de l’Afrique australe dans le courant de son évolution et ses relations avec le monde islamique. Concernant le développement de ces relations, il a évoqué la civilisation ottomane [qui jusqu’au début du 20ème siècle, couvrait une grande partie du monde islamique] qui est entendu être une « Civilisation ottomane islamique » abritant les différentes communautés musulmanes en son sein. M. Kalla a évoqué certaines personnalités islamiques éminentes de la communauté musulmane africaine, en particulier Ousmane Dan Fodio.
La session de travail, conduite par le CEO adjoint de l’Awqaf SA, M. Mickaeel Collier, a entendu trois exposés sur l’histoire de la civilisation islamique en Afrique australe. Le premier à prendre la parole fut le Dr. Yusuf Patel, d’Afrique du sud. Dr. Patel a décrit les orientations politiques et économiques de la communauté musulmane de l’Afrique du sud. Il a donné un aperçu sur les conditions actuelles de la communauté musulmane sur la base d’indicateurs statistiques, analysant ses activités commerciales, ses progrès éducationnels, et les immigrations ; par une estimation des besoins futurs, il a recommandé l’établissement d’une institution de recherche sur la culture islamique à servir non seulement la communauté musulmane mais la société dans son ensemble.
Le deuxième exposé fut celui du Dr. Shuaib Mzoma du Malawi, qui a traité de la culture islamique au Malawi. Il a tracé l’évolution de l’histoire et de l’expansion de l’Islam au Malawi en ses phases successives, grâce aux efforts des individus au début et d’organisations par la suite ; les fondations, et leur rôle sans faille dans la provision des besoins essentiels des populations tels l’eau, les infrastructures, l’assistance sanitaire, etc. Dr. Mzoma a indiqué que les musulmans de Malawi vivent dans de bonnes conditions, les gouvernements successifs ayant été disposés à employer des musulmans dans les services publics. Le troisième et dernier exposé était celui du Prof. Shiraz Calu et Prof. Nabeelah Mussa du Mozambique. Il donnait une vue d’ensemble de l’histoire de l’Islam au Mozambique depuis l’époque précoloniale jusqu’à nos jours.
La session de questions-réponses a engagé elle aussi des propos savants, de la part des spécialistes suivants comme panélistes : Dr. Yusuf Patel, Prof. Suleman Dangor, Prof. Shahida Cassim et Prof. Shafiq Morton. Des questions ont été reçues sur des aspects divers de l’infrastructure humaine des communautés musulmanes de l’Afrique australe : sa composition démographique, son statut éducationnel, les qualifications de sa population économiquement active. Le besoin d’engendrer une érudition toute nouvelle au sein de la communauté musulmane et au sujet de celle-ci, a été souligné.
Les propos ont été résumés, avec des salutations, par M. Zeinoul Abedien Cajee, Coordinateur pour l’IRCICA à l’Awqaf SA, et des remarques finales ont été faites par le Dr. Yusuf Patel et le Prof. Aboubacar Abdullah Senghore.
Auparavant, le 17 septembre 2020, le Prof. Dr. Aboubacar Abdullah Senghore, Directeur Général adjoint, IRCICA, avait participé à une visioconférence spéciale réalisée sous la direction de l’Awqaf SA au sujet du « Renforcement économique de la communauté musulmane en République d’Afrique du sud, son engagement et ses contributions à l’économie de l’Afrique du sud ».
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