Le premier sommet de l’OCI sur la science et la technologie au niveau des chefs d’État et de gouvernement s’est tenu à Astana, capitale du Kazakhstan, les 10 et 11 septembre 2017. (https:// www.oic-oci.org/topic/?t_ id=15740&ref=7973&lan) Le sommet s’est proposé de déterminer les priorités et les objectifs dans le domaine du développement de la science, de la technologie et de l’innovation dans les États membres de l’OCI, et a eu pour thème “La science, la technologie, l’innovation et la modernisation dans le monde islamique”.
Le président de la République du Kazakhstan, S.E. M. Nursultan Nazarbayev a ouvert la conférence avec un discours. Des chefs d’État et de gouvernement et des délégations ministérielles des États membres et des États observateurs étaient présents, notamment le président turc Recep Tayyip Erdoğan, le président iranien Hasan Rouhani, le président azerbaïdjanais İlham Aliyev, le président afghan Ashraf Gani, le président ouzbek Shavkat Mirziyoyev, le président pakistanais Mamnoon Hussain, le président vénézuélien Nicholas Maduro (représentant le Mouvement des pays nonalignés) et le membre du Conseil de la présidence de la Bosnie-Herzégovine Bakir Izzetbegoviç. Le Secrétaire Général de l’OCI et le Directeur général de l’IRCICA, ainsi que les représentants d’autres organisations internationales et régionales étaient également présents.
Le président Nazarbaïev a déclaré dans son discours : « L’Islam est arrivé à notre terre il y a plus de 1000 ans. Nous avons servi de lien dans le dialogue amical entre les civilisations islamique et occidentale. » Il a souligné plusieurs problèmes complexes dont la communauté internationale, y compris l’OCI, devrait s’occuper : « Le premier est l’extrémisme et l’activité terroriste dont souffrent principalement les peuples des pays musulmans. Vient ensuite le problème de la propagation des sentiments d’islamophobie. Les crimes contre les musulmans sont en hausse chaque année dans les pays occidentaux. », a-t-il dit. (https://astanatimes. com/2017/09/first-oic-summit-on-science-and-technologytakes- place-in-astana/).
Prononçant un discours à la conférence, le Secrétaire général de l’OCI, S.E. Dr. Yousef Bin Ahmed Al-Othaimeen a déclaré que les solutions politiques et de sécurité des problèmes contemporains devaient aller de pair avec des plans sociaux, culturels et économiques efficaces basés sur la science et le savoir-faire. Le Secrétaire général a déclaré que l’OCI travaillait actuellement sur un programme complet de bourses, en particulier dans les domaines de la médecine, de l’ingénierie, de la technologie et de l’informatique pour tous les jeunes hommes et femmes des États membres reconnus remarquables sur le plan scolaire. Le Dr. Al-Othaimeen a noté que les dépenses des États membres pour la recherche et le développement avaient augmenté au fil des ans, que des investissements substantiels avaient été placés dans le domaine de l’enseignement supérieur et que 17 universités des États membres avaient été classées parmi les 400 meilleures universités du monde en juillet 2017.
S.E. Recep Tayyip Erdogan, Président de la République de Turquie et Président de la 13ème Conférence Islamique au Sommet, a souligné que la voie menant vers un État fort était de produire la connaissance et de traiter celle-ci de la meilleure manière possible. Il a également souligné que les États membres de l’OCI étaient des consommateurs et non des producteurs de science et qu’ils se trouvaient de ce fait dans une faible posture. Il a exprimé la disposition de la Turquie à coopérer avec les États membres de l’OCI pour l’échange de technologie, et de chercheurs et d’étudiants. Le président Erdoğan a souligné la nécessité de renforcer l’infrastructure juridique et technique afin de lutter contre les cybercrimes.
Le Sommet a rendu hommage aux scientifiques du monde musulman choisis pour leurs contributions exceptionnelles dans leurs domaines de spécialisation. Un groupe d’entre eux ont reçu le Prix d’excellence en science et technologie de l’OCI, dont le Prof. Rajaâ Cherkaoui El Moursli, marocaine spécialiste en physique nucléaire, le Prof. Yusuf Yağcı de Turquie qui a établi un laboratoire chimique de polymère, le Prof. Alouini, ingénieur électricien de Tunisie, et le Prof. Assan Jaye, Chef de formation à la recherche et du développement de carrière au Medical Research Council en Gambie.
Au cours des séances de travail, les participants ont souligné la nécessité d’améliorer l’infrastructure éducative et de fournir un meilleur financement pour la recherche scientifique fondamentale. Les plans et modalités pour relier les secteurs financiers et les chercheurs ont également été discutés. L’importance de relier l’université et l’industrie et d’échanger les meilleures pratiques entre les pays musulmans a tout aussi été soulignée. Le Sommet a adopté la Déclaration d’Astana sur « La science, la technologie, l’innovation et la modernisation dans le Monde Islamique » par laquelle les dirigeants ont convenu de poursuivre la coopération entre leurs pays pour le développement durable de leurs peuples et affirmé leur volonté d’éradiquer la pauvreté de leurs sociétés, y compris la pauvreté de l’indigence intellectuelle, et de mettre en valeur les forces créatives et innovantes de tous leurs peuples.
Le Sommet a également adopté l’Agenda 2026 de l’OCI pour la science, la technologie et l’innovation qui identifie les domaines prioritaires, à savoir la gestion des besoins énergétiques en appelant à l’utilisation des énergies renouvelables et en lançant une application pacifique de la technologie nucléaire dans les secteurs énergétiques et non énergétiques. L’Agenda 2026 vise, entre autres, à assurer la sécurité de l’eau, de l’alimentation et de l’environnement ; il comprend des recommandations sur l’environnement, le changement climatique et la durabilité, le renforcement de la coopération scientifique intra-OCI, et des programmes conjoints relatifs à l’espace, l’astronomie et les centres informatiques de haute performance. L’Agenda se propose également de nourrir «l’esprit pensant» en construisant une culture de la science et de l’innovation ; en rendant les gens aptes au travail par le développement de leur formation et de leurs compétences ; en améliorant la qualité de l’enseignement supérieur et de la recherche et en focalisant sur les mathématiques, la physique, la biologie et la biotechnologie, et les sciences chimiques. Il a aussi pour but de conjuguer les efforts afin d’atteindre les objectifs prévus dans le plan d’action 2025 de l’OCI et les objectifs du développement durable des Nations Unies.
Une session spéciale sur la situation critique des musulmans Rohingyas au Myanmar s’est tenue pendant le Sommet à l’initiative de la délégation turque.
Les participants ont convenu que la deuxième conférence au sommet sur la science et la technologie se tiendrait en Ouzbékistan, ce qui indique que le sommet deviendra périodique.