Le programme de recherche de l’IRCICA sur les plus anciennes copies du Saint Coran continue. Il vise à retracer le processus de transmission du Coran à partir des premiers manuscrits et à examiner leurs caractéristiques se rapportant au script, à l’orthographe et à la composition physique, entre autres, tout en indiquant leurs périodes historiques et leurs situations géographiques. Dans ce contexte, l’IRCICA a publié six études se rapportant aux copies du Saint Coran, à savoir celles attribuées à l’époque du troisième Calife, Othman bin Affan RA et conservées au Palais de Topkapı à Istanbul (2007) et à la Bibliothèque centrale des manuscrits islamiques rattachée au ministère des Waqfs d’Egypte, au Caire (2009); la copie attribuée à l’époque de l’Imam Ali ben Abi Talib et qui se trouve à la Grande Mosquée, à Sanaa, au Yémen (2011) ; la copie datant de la période de Othman ben Affan et conservée au Musée islamique du Caire (2014) ; le fragment de copie conservé à la Bibliothèque nationale de France, Paris (2015) et enfin, le fragment de copie que nous vous présentons dans le présent bulletin et qui est conservé à la Bibliothèque de l’Université de Tübingen en Allemagne (2016).
La date estimée du fragment de la Bibliothèque de l’Université de Tübingen se situe entre 649 et 675 de notre ère. Ce fragment représente environ le quart du texte coranique et nul ne sait où se trouve le reste. Son script est conforme au script Othmani. Dans ce livre, le Dr. Altıkulaç, savant en études coraniques, de renommée internationale, a déterminé les caractéristiques du fragment après l’avoir profondément et minutieusement analysé. Il l’a comparé avec d’autres manuscrits étudiés dans le cadre de ce projet. Il prend en considération et cite d’autres études effectuées par des experts en Europe sur ce manuscrit. Il décrit les caractéristiques calligraphiques du manuscrit et traite de différents exemples relatifs à l’orthographe, aux points-voyelles, à la ponctuation…etc. L’ectude contribue grandement à l’accroissement de la connaissance sur l’histoire de la diffusion du Saint Coran. Dans le même temps, ses conclusions réfutent les tentatives de certains orientalistes consistant à semer le doute quant à l’authenticité du texte coranique.